Il faut faire la différence entre le trouble anxieux et l’anxiété passagère.
L’anxiété (passagère) = peur passagère, inquiétude. L’anxiété est une réponse à une menace vague ou inconnue. L’anxiété est essentielle pour nous protéger, nous garder en sécurité et assurer notre survie.
Trouble anxieux (anxiété majeure) = anxiété qui se répète ou s’installe dans la durée. (Anxiété chronique. Il existe divers troubles anxieux.)
L’anxiété est une réaction de notre système nerveux.
A force de penser, analyser, chercher, prendre des décisions… = épuisement mental.
On force notre mental à essayer de trouver des réponses, on lui demande trop d’énergie.
L’anxiété « mentale » finit par se transformer en anxiété « physique ». (Anxiété somatisée.)
Psychosomatique = l’expression corporelle de tensions psychiques. (Des troubles physiques qui se manifestent par des facteurs psychiques.)
La somatisation = l’ensemble des effets de l’esprit sur le corps humain.
Notre corps nous parle. Il nous avertit que quelque chose ne fonctionne pas normalement, pour que nous puissions ouvrir les yeux sur notre état intérieur.
Le corps se souvient de choses que l’esprit ne se souvient pas.
Le mental peut oublier une expérience et l’émotion qu’elle a générée. Le corps imprime le ressenti et le matérialise à l’intérieur. Si le corps n’est pas écouté, la sensation non libérée peut stagner, se déplacer, croître. Le corps s’adapte aux changements et modifie alors ses fonctions de régulation pour répondre à ses besoins. Sur le long terme ou à force de répétition il finit par crier : les mots deviennent les maux. (Manifestations physiques aigües, répétitives, voire chroniques : maux d’estomac, maux de tête, douleurs dorsales et cervicales, problèmes articulaires…)
L’anxiété et le système nerveux :
Anxiété = état du SN. Elle est essentielle pour nous protéger, nous garder en sécurité et assurer notre survie.
Le corps peut s’adapter au stress et rester coincé dans un état d’anxiété, même quand on est en sécurité. La cause de l’anxiété peut venir d’accidents, de blessures, douleurs physiques, stress chronique, choc émotionnel, traumatismes…
Comment faire la différence entre le stress et l’anxiété ?
« Une personne souffre de troubles anxieux, lorsqu’elle ressent une anxiété qui :
- se répète ;
- s’installe dans la durée ;
- survient sans lien avec un danger ou une menace réels ;
- crée une souffrance telle qu’elle perturbe durablement sa vie quotidienne.
Les troubles anxieux sont différents de la peur et de l’anxiété passagères :
- Une peur passagère est une réaction normale face à une situation stressante comme un examen, un entretien d’embauche ou tout autre évènement auquel il faut faire face.
- L’anxiété souvent appelée « angoisse » est une réaction excessive mais passagère à une situation ressentie comme une menace. Elle est vécue comme une appréhension douloureuse à un danger qu’il soit précis ou mal identifié.
Les troubles anxieux sont chroniques, s’expriment de façon différente selon les personnes et sont regroupés en diverses maladies.
L’anxiété généralisée ou trouble anxieux généralisé
Elle associe :
- un état d’inquiétude constant, difficilement contrôlable et durable (plus de 6 mois), concernant au moins deux thèmes différents (travail, argent, santé, avenir…) La personne est en état d’anxiété et de craintes quasi permanent et ses inquiétudes sont disproportionnées par rapport à la réalité des risques. Elle est en état de vigilance extrême vis-à-vis de son entourage et de son environnement ;
- différents symptômes physiques (maux de tête, douleurs musculaires, fatigue, insomnies, sueurs, palpitations…).
Le trouble panique
Le trouble panique est un trouble anxieux caractérisé par la répétition d’attaques de panique et par la peur de leur survenue.
Il correspond donc à l’association de deux phénomènes :
- d’une part, la répétition d’attaques de panique (ou crises d’angoisse aiguë), plus ou moins fréquentes et de survenue imprévisible ;
- d’autre part, la crainte par anticipation d’une nouvelle attaque de panique (autrement dit « la peur d’avoir peur »).
La phobie sociale
L’anxiété est liée au regard d’autrui, qu’il s’agisse d’une seule personne ou d’un groupe. Elle est présente par anticipation, avant même que la personne soit exposée au regard d’une autre personne.
La phobie sociale se traduit par une crainte des rapports sociaux, une appréhension des situations de compétition, la peur d’être regardé(e) ou d’agir sous le regard et le jugement d’autrui.
La personne redoute de prendre la parole en public, de travailler, d’écrire… sous le regard d’autrui. Elle a peur de rougir en public, de trembler, de perdre ses moyens, de ne plus pouvoir s’exprimer, exécuter les bons gestes…)
La phobie spécifique
Elle est caractérisée par une peur intense, irraisonnée déclenchée par :
- un objet ou un élément naturel (obscurité, orage, sang…) ;
- un animal (peur déclenchée à la vue d’une araignée ou arachnophobie, d’un serpent, d’une souris…) ;
- ou une situation (être en hauteur, être enfermé(e) ou claustrophobie, se trouver dans un lieu public ou agoraphobie…).
Le TOC
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) se manifeste par deux types de symptômes plus ou moins prononcés, les obsessions et les compulsions, qui peuvent apparaître isolément ou simultanément. Ces symptômes ont, dans tous les cas, un lourd retentissement sur le comportement au quotidien.
Les obsessions sont des pensées (idées, images) ou des impulsions (besoins irrésistibles d’accomplir certains actes) envahissantes et récurrentes. Elles concernent des thèmes précis :
- saleté et contamination,
- sacrilège,
- sexualité,
- désordre,
- peur d’être responsable de catastrophes ou de la mort d’autrui…
Les compulsions sont des comportements ou des actes mentaux répétitifs (ou « rituels ») que la personne se sent obligée de répéter pour chasser l’obsession de son esprit ou pour faire diminuer son anxiété. Elle les exécute pour réduire l’anxiété ou la souffrance générées par les obsessions. Selon la nature de ces dernières, les compulsions prennent une forme particulière :
- lavage des mains,
- vérifications,
- rangement suivant un ordre précis,
- comptage,
- prière,
- répétition silencieuse de certains mots…
L’état de stress post traumatique
Cet état anxieux survient après un événement traumatique lors duquel la personne ou d’autres personnes ont pu risquer de mourir ou être sévèrement blessés (attentat, accident grave, meurtre…) Il dure pendant plus d’un mois et se traduit :
- des reviviscences (l’évènement traumatisant est sans cesse revécu) et des cauchemars ;
- des conduites d’évitement des lieux, des personnes, des paroles…évoquant le traumatisme ;
- des conduites perturbées comme une hypervigilance à la menace, des réactions de sursaut exagérées, une impossibilité à se concentrer, des insomnies ;
- une souffrance ou une altération du fonctionnement social, professionnel… »
Source : L’Assurance Maladie.
L’anxiété peut provoquer des troubles physiques et mentaux.
Les signes et symptômes physiques de l’anxiété : fatigue, troubles du sommeil, somnolence dans la journée, maux de tête, étourdissements, vertiges, nausées, troubles digestifs, troubles alimentaires, palpitations, sensation d’étouffement ou d’étranglement, transpiration, bouffées de chaleur ou frissons, pression sanguine élevée, tremblements ou douleurs musculaires, serrement ou douleurs à la poitrine, engourdissements ou picotements, envie fréquente d’uriner… (Signes qui varient selon les personnes.)
Les signes et symptômes mentaux de l’anxiété : irritabilité, impulsivité, dépendance affective, difficulté à se concentrer, incapacité à faire des projets, désintéressement du quotidien, vision négative de l’avenir, peur irrationnelle et sans fondement, peur de mourir… (Signes qui varient selon les personnes.)
L’anxiété est essentielle pour nous protéger, nous garder en sécurité et assurer notre survie ; mais le corps peut s’adapter au stress et rester coincé dans un état d’anxiété, même quand on est en sécurité. La cause de l’anxiété peut venir d’accidents, de blessures, douleurs physiques, stress chronique, choc émotionnel, traumatismes…
« Un trouble anxieux grave peut se traduire par des symptômes extrêmement divers qui varient en fonction des personnes.
La personne qui souffre d’un trouble anxieux présente des émotions et des pensées anxieuses entraînant également des comportements anxieux.
Les émotions anxieuses
- peur intense et durable pour des situations ou des objets bien définis (phobie des araignées, des transports publics…),
- ou appréhension douloureuse et angoissante d’un danger précis ou vague et incertain. La personne souffre d’inquiétudes et de ruminations diverses concernant l’avenir, le travail, la santé, les proches, l’argent ou pour de petites choses matérielles. Elle élabore des représentations menaçantes.
L’intensité de ces émotions est variable pouvant être explosive comme dans l’attaque de panique.
Les émotions anxieuses pathologiques sont à différencier des peurs et angoisses normales liées à des situations réellement dangereuses, à des stress ou craintes personnelles peu douloureuses, transitoires et sans retentissement majeur.
Les pensées anxieuses
Il peut s’agir d’inquiétudes « que va-t-il m’arriver ? » , de pensées de vulnérabilité « je ne pourrai pas supporter… » ou de doutes « ai-je bien fermé la voiture ? ».
Ces pensées surviennent sur une situation actuelle « je suis en train de m’évanouir », sur un évènement à venir « je dois sortir immédiatement sinon je vais devenir fou » ou plus rarement passé « je n’aurais pas dû dire cela, je me suis discrédité ».
Elles sont anormales car excessivement fréquentes, envahissantes et s’imposent à la volonté du sujet, pouvant aller jusqu’à de véritables scénarios catastrophes.
Les comportements anxieux
La personne angoissée développe une grande vigilance concernant les situations dans lesquelles elle se trouve et elle adapte ses comportements :
- elle cherche à éviter les situations susceptibles de créer de l’anxiété (conduites d’évitement) ;
- ou elle met en place des stratégies permettant d’affronter les situations anxiogènes (se faire accompagner par exemple) ;
- ou elle répète des actes de façon rituelle et stéréotypée visant à calmer l’angoisse (compulsions).
Les conséquences de l’anxiété
Tout ceci entraîne un retentissement majeur dans la vie quotidienne.
Cette anxiété majeure et chronique peut être responsable de :
- troubles psychologiques : irritabilité, impulsivité, dépendance affective, difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets, désintéressement du quotidien, vision négative de l’avenir, peur irrationnelle et sans fondement… ;
- troubles physiques : troubles digestifs (colopathie fonctionnelle, nausées, hyperphagie boulimique ou perte d’appétit, incapacité à manger…), douleurs, douleurs et tensions musculaires, fourmillements, palpitations, douleurs thoraciques, envie fréquente d’uriner, insomnies, somnolence dans la journée, fatigue, mal de tête, vertige… Ces troubles sont très divers et varient selon les personnes.
L’attaque de panique
Appelée autrefois crise d’angoisse aiguë, l’attaque de panique est une manifestation possible mais non obligatoire du trouble anxieux. Elle peut survenir de façon répétée ou une seule fois. Il s’agit d’une crise d’angoisse aiguë qui apparaît de façon brutale, atteint son maximum en une vingtaine de minutes puis les symptômes diminuent progressivement.
La personne ressent une peur intense avec perte de contrôle (peur de s’évanouir, de mourir, de devenir fou, de faire un malaise cardiaque…), une sensation de danger immédiat et des sensations physiques très désagréables et très variables (palpitations, sueurs, frissons, bouffées de chaleur, tremblements, douleurs thoraciques, sensation d’étouffement, gêne respiratoire, malaise, étourdissement, vertige, nausée, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée…)
Les crises peuvent être spontanées ou faire suite à un facteur déclenchant. Lorsqu’elles sont répétées, elles peuvent rentrer dans le cadre d’un trouble anxieux appelé trouble panique : la personne a très peur de faire une nouvelle crise et évite alors les situations qui les déclenchent.
Seul un médecin peut faire le diagnostic d’attaque de panique, car ces symptômes peuvent se voir dans de nombreuses autres maladies. »
Source : L’Assurance Maladie.